Après une hausse tarifaire spectaculaire, la question de la transition énergétique a été tranchée par la plupart des entreprises, qui souhaitent aujourd’hui s’engager dans des projets de réduction de leurs consommations. Pour autant, ces projets peuvent être parfois difficiles à réaliser par manque de technicité ou de financements. Voici 4 solutions concrètes pour accompagner vos projets de réduction des consommations d’énergie !
#1 Mettre en place une démarche de pilotage de sa consommation d’énergie grâce à l’IOT
Mesure et piloter les consommations énergétiques de ses bâtiments et équipements industriels est un levier puissant de réduction des dépenses, mais aussi d’optimisation de votre outil de production.
Grâce à une méthode simple de type PDCA (Plan – Do – Act – Check), chaque entreprise peut élaborer et mettre en œuvre un programme de mesures et d’observations, puis de décisions et actions concrètes.
L’utilisation de capteurs connectés et d’IOT permet à chacun de mesurer plus finement les consommations. Jusqu’à présent, les données récupérées au compteur ou au TGBT étaient agrégées et ne permettaient pas d’identifier les équipements et comportements les plus gourmands. Désormais les capteurs connectés permettent de remonter des informations fiables et pertinentes et de les traiter de manière à générer de nombreuses optimisations.
Il est crucial de comprendre que le partage des données issues de ces capteurs ne doit pas être simplement lié à la dépense d’énergie. De nombreux cas d’usage montrent que ces informations, une fois croisées entre métiers de terrain, d’ordonnancement ou des fonctions support, permettent d’optimiser toute la chaîne de production.
En effet, les données une fois rapprochées d’autres mesures vont permettre d’identifier des surrégimes ou sous-régimes sur certains équipements, un défaut d’optimisation de l’ordonnancement, ou encore un équipement qu’il faudrait renouveler de manière plus rapide compte tenu de son coût énergétique. Mais ces données fines vont également permettre d’imputer l’énergie comme un coût direct de production, ce qui pourra permettre des arbitrages de procédés ou process, un ajustement du prix final du produit, et de valoriser un impact carbone auprès de ses clients et partenaires.
Si vous souhaitez tester ces procédés, ou évaluer la faisabilité d’un projet de pilotage de votre consommation d’énergie, vous pouvez contacter la plateforme PRACCIIS, et tester différentes solutions IOT pour trouver le modèle et le projet qui seront les plus adaptés à votre industrie. PRACCIIS propose également des accompagnements à la transition énergétique des process industriels grâce à des experts comme l’association Captronic.
Contact : Nathalie Jardinier, chef de projet PRACCIIS
Comment fonctionne l’IOT ? Comment peut-on capter et analyser la donnée ?
1 – collecter les données pertinentes parmi celles à disposition
2 – intégrer des capteurs dans les composants, en prenant garde au respect des normes de chaque industrie (notamment les environnements dangereux).
3 – les capteurs doivent être autonomes et communicants, avec une grande qualité de service associée pour prétraiter l’information en amont et ne remonter que les données nécessaires.
4 – les capteurs doivent être d’une grande fiabilité et présenter une sûreté de fonctionnement maximale pour correspondre aux besoins industriels.
5 – la cybersécurité est également incontournable, notamment avec l’arrivée de la NIS2 qui va augmenter les exigences en élargissant la notion d’opérateur d’importance vitale. Ce point doit être anticipé en fonction de la sensibilité de vos donneurs d’ordre.
6 – la transmission des informations peut être filaire ou sans fil, elle doit garantir 3 points : authenticité, intégrité et confidentialité.
7 – Les informations doivent être architecturées de manière à être facilement partagées, avec un maximum d’interopérabilité tout en préservant la sécurité.
8 – Pour analyser les données, il faut construire l’information à partir de sources multiples, en local, au niveau d’une chaîne, d’une usine ou dans certains cas en partage avec d’autres industriels.
9 – les applications métier permettront alors la supervision, la surveillance à distance, l’interface homme machine. L’ergonomie devra prendre en compte chaque personne susceptible d’exploiter l’information, pour que celle-ci corresponde au besoin de l’utilisateur.
10 –intégration au système d’information de l’entreprise, à l’ERP ou la GMAO de l’entreprise, et automatisation ou semi-automatisation des décisions d’ajustement en fonction des données perçues et analysées.
#2 Comment diviser par 300 la consommation d’énergie en mode veille grâce aux ultrasons ? L’expérience de STIMSHOP
STIMSHOP est une entreprise spécialiste de la transmission de données par ultrasons. Cette expérience particulière a commencé par un cas d’usage de mesure de corrosion pour Orano La Hague. L’entreprise avait identifié que l’installation d’un capteur sur un site difficile d’accès avec transmission à un expert permettrait de multiplier les campagnes de mesure, en éliminant la contrainte d’accès aux équipements à piloter. Cependant, le recours à l’IOT classique soulevait une problématique d’autonomie de la batterie : comment éviter de devoir tout de même accéder à ce site difficile pour changer la batterie du capteur communicant ? C’est ainsi qu’est né l’interrupteur à ultrasons, qui permettait d’alimenter le capteur sur une très longue durée.
Ce cas d’usage a ouvert un grand marché, celui de tous les équipements dont on n’a pas un usage constant et qui pourtant restent branchés en permanence et consomment finalement beaucoup d’énergie. On considère que la veille représente jusqu’à 10% de la consommation électrique dans le monde : l’impact écologique est très important, évalué à 1 à 3 Milliards de tonnes de CO² par an !
L’interrupteur à ultrasons, nommé Wakee, est en phase d’industrialisation. Le prototype actuel prévoit un système venant se caler entre l’alimentation et l’appareil, ou une intégration directement dans l’appareil pour couper la veille.
Le coût de cet appareil nommé Wakee est faible, le prix visé est de 3 à 5€ et il permettra d’immédiatement réduire la consommation (pour un ordre de grandeur, une simple télévision en veille coûte 80€ par an).
Le Wakee peut équiper tout un site, puisque les sites industriels ont l’obligation d’avoir un système de sonorisation pour leur sécurité : ainsi, le signal ultrason peut être envoyé simplement et allumer / éteindre des équipements, comme des écrans de PC d’un immeuble de 23h à 7h du matin par exemple.
Pour tester Wakee, adressez-vous à la plateforme PRACCIIS (https://pracciis.team-henri-fabre.com/). Notre partenaire STIMSHOP vous présentera la technologie de diffusion à ultrasons et pourra vous proposer des cas d’usage pertinents en fonction de votre industrie.
#3 Comment la Ville d’Aix-en-Provence a utilisé le digital pour optimiser son efficacité énergétique
En 2021, la société Advizeo a déployé un outil de suivi énergétique nommé Savee pour la commune d’Aix en Provence, permettant d’avoir une vision macro des consommations énergétiques d’une partie de leur parc de bâtiments. Près de 500 compteurs électricité et Gaz de 294 bâtiments ont été suivis, pour centraliser la donnée énergétique et suivre en quasi-temps réel la consommation des bâtiments. Les factures d’énergie ont également été collectées automatiquement, ce qui a permis d’économiser beaucoup de temps de saisie et le réorienter vers le travail d’analyse.
La plateforme, par le biais d’un algorithme, a permis d’optimiser les puissances souscrites et de réaliser de substantielles économies.
Les gisements d’économie les plus importants ont été identifiés, comme des bâtiments énergivores ou à la dérive et un plan d’action a été élaboré. Pour analyser l’origine de ces surconsommations, des diagnostics énergétiques ont été réalisés sur ces bâtiments prioritaires, afin d’identifier des actions à gain rapide ou des rénovations à programmer.
Enfin, l’installation de capteurs connectés a permis le suivi en temps réel les bâtiments prioritaires. La consommation a été analysée en fonction de l’usage (éclairage, climatisation, chauffage…) pour comprendre le comportement du bâtiment ; le suivi de la température permet d’identifier toute dérive grâce à des alertes en temps réel. Grâce à ces informations, l’impact des rénovations a pu être évalué a posteriori.
Contact : Société Advizeo
#4 Quelles aides financières et d’accompagnement pour votre transition énergétique ?
Le Fonds pour une Transition Juste de la Région Sud concerne l’énergie, la biodiversité et la mobilité durable. Il s’intègre dans un programme européen 2021-2027. Il vise à compenser les effets de la transition, comme les changements de modèle économique et la perte d’emplois venus des secteurs traditionnels.
Ce plan a pur but d’accompagner la transformation du monde industriel vers un modèle circulaire, sobre, décarboné et générateur d’emplois. 3 volets sont représentés :
- Optimiser le cycle et la matière,
- Adopter un mix énergétique sobre, propre et compétitif
- Innover pour l’écologie industrielle (sur un périmètre correspondant uniquement).
Les projets pouvant être soutenus sont notamment ceux de démantèlement et tri des déchets dans un objectif de recyclage et de valorisation (démantèlement d’installations, véhicules et machines industrielles, traitement des mines urbaines, écoconception, réemploi…), de fabrication de matières premières secondaires à partir de déchets ou de matières biosourcées (gisements de biomasse, chimie verte…).
Pour le volet 2, les projets de fabrication d’équipements et de systèmes de production, stockage et usage des énergies renouvelables seront privilégiés, ainsi que la production d’énergie renouvelable.
Le volet d’innovation pour l’écologie industrielle comprend les projets de développement expérimental, d’organisation, de procédés et infrastructures de recherche. L’objet de l’innovation devra concerner l’optimisation du cycle de la matière (process de tri et démantèlement, de fabrication, intrants, sortants, réemployabilité, sobriété matière) ou le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique des équipements et bâtiments industriels (process de fabrication, équipements, sources d’énergie, process de stockage, récupérabilité).
Attention, ce fonds est assez contraint et comprend des critères d’éligibilité et d’exclusion nombreux. Ce fonds est réservé notamment au département des Bouches-du-Rhône pour la Région Sud (le siège de l’entreprise peut être situé en dehors des Bouches du Rhone, mais le projet doit se dérouler dans le département). Les grandes entreprises et les entreprises en difficultés sont exclues, le fonds concerne en priorité les TPE/PME. Certaines thématiques en seront exclues : le soutien aux combustibles fossiles, les activités soumises à quota d’émission de Gaz à Effet de Serre, ainsi que les actions n’ayant pas une application en secteur industriel. Les déchets font également l’objet de nombreuses exclusions.
Le taux d’aide peut aller jusqu’ 70% dans le respect du règlement des aides d’Etat. Le coût total éligible doit être au minimum de 500 000 €, et les financements ne sont pas cumulables avec d’autres financements européens.
Un premier appel à projets a eu lieu au 1er trimestre 2023, mais un second appel devrait être lancé prochainement. Si vous avez besoin de renseignements : https://europe.maregionsud.fr/
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